Docteur Sergio et Mister Conceiçao. L’entraîneur portugais affiche publiquement deux visages depuis son arrivée à la tête de l’AC Milan fin décembre : tendu et nerveux lors des activités médiatiques d’après-match, tranquille et facétieux avant les rencontres. Samedi encore, il a fait rire plusieurs fois le parterre de journalistes à 24 heures du derby contre l’Inter (18h30, à suivre en direct sur L’Équipe live foot), mais surtout 72 heures après une triste défaite à Zagreb contre le Dinamo (1-2), qui oblige l’AC Milan à passer par les barrages de la Ligue des Champions (contre Feyenoord, les 12 et 18 février).
Il y a une semaine, le dernier match de Championnat – une victoire 3-2 contre Parme avec deux buts inscrits dans le temps additionnel – s’était conclu par une forte altercation entre l’entraîneur et Davide Calabria. Ce dernier a quitté Milanello samedi, très ému, pour rejoindre Bologne.
Des carences tant dans le jeu que dans l’approche
Pour Zlatan Ibrahimovic, conseiller du président Paolo Scaroni, cet incident était le fruit d’une « grosse montée d’adrénaline » et pourrait même « faire du bien à l’équipe », selon ses propos tenus lundi, lors de la conférence de présentation de Kyle Walker. D’autres mouvements sont à prévoir, notamment le départ d’Alvaro Morata et l’arrivée de Santiago Giménez, buteur de Feyenoord.
De quoi calmer Conceiçao ? Pas si sûr. « Je suis comme ça, je vis le match avec passion et émotion, mais cela ne veut pas dire que je suis toujours énervé. C’est mon caractère, ma façon d’être. J’ai 50 ans et je ne sais pas si je changerai. Même si on gagne 4-0, je gesticule au bord du terrain, je ne vais pas prendre de calmants », a-t-il déclaré samedi en conférence de presse.
« Je suis venu à Milan parce que c’est un club historique et j’étais conscient que c’était l’un des pires moments de son histoire récente »
Son aventure avait pourtant bien commencé avec la victoire en Supercoupe d’Italie contre l’Inter (3-2, le 6 janvier). Mais cela a été sans lendemain. L’AC Milan demeure incapable de produire une prestation aboutie sur 90 minutes et affiche des carences tant dans le jeu que dans l’approche. Les mêmes défauts observés sous Paulo Fonseca, limogé après Noël et qui vient de rebondir à l’OL.
Conceiçao reconnaît lui-même que le bilan est insuffisant : « Nous, les entraîneurs, avons toujours la valise prête. Mais après Porto (2017-2024), je pouvais gagner dix fois plus ailleurs. Je suis venu à Milan parce que c’est un club historique et j’étais conscient que c’était l’un des pires moments de son histoire récente. »