Le Real Madrid et l’Atlético de Madrid ont fait 1-1, samedi 8 février 2025 à l’occasion de la 23e journée de LaLiga. Julian Alvarez a ouvert le score sur un penalty qui fait débat (35e), puis Kylian Mbappé a égalisé sur un coup de billard en seconde période (50e).
Après une semaine de polémique, de petites phrases, de communiqués cinglants, de tweets piquants, il était temps que les comptes se règlent sur le terrain avec ce Real-Atlético. Avant le coup d’envoi, la grande forme de Kylian Mbappé est rappelée avec le trophée de joueur du mois en championnat qui lui est remis. Puis les supporteurs ont droit à une piqûre de nostalgie avec une haie d’honneur des joueurs pour Marcelo, qui vient tout juste de mettre un terme à sa carrière. Les applaudissements sont nourris. Après tout, le latéral brésilien était présent lors de cinq des six derniers titres en Ligue des champions.
Dans la tribune nord, une banderole accueille les visiteurs: « La capitale est blanche depuis cent ans ». Une manière de rappeler que la balance penche nettement côté Real depuis le premier derby qui remonte à 1929 (112 victoires à 57). Mais aussi une réponse à Diego Simeone, moqueur en conférence de presse face aux jérémiades de l’adversaire sur l’arbitrage: « On m’a raconté des choses qui se produisent depuis cent ans. Je ne sais pas ce qui est surprenant ».
Bellingham très nerveux, Samuel Lino dans tous les coups
Le coup d’envoi du derby est donné devant 78.000 spectateurs par Antoine Griezmann, neuvième joueur seulement à atteindre la cap des 300 matchs disputés en Liga avec l’Atlético de Madrid. D’emblée, le rythme paraît élevé avec Giuliano Simeone qui déborde d’énergie sur le côté droit et s’ouvre le dernier tiers du terrain. Le fils de soumet déjà un premier test à l’expérimentale charnière Tchouameni-Asencio, imposée par une cascade de blessures. D’un tacle vigoureux, le jeune défenseur espagnol de 21 ans marque son territoire et galvanise le public (2e). Ce n’est pas tout à fait la même chose pour son capitaine Lucas Vazquez, dont un contrôle raté offre une occasion monstrueuse à Samuel Lino, gâchée par un décalage imprécis pour « Grizou » (4e).

Le soufflet retombe finalement assez vite, mais plutôt parce que le Real Madrid ne parvient pas à maîtriser. Ce qui explique sans doute la nervosité précoce de Jude Bellingham. « Fuck you, fuck off! », lâche-t-il sans complexe au juge de ligne qui ne lui accorde pas une touche aux 35 mètres. Pas de carton, mais tous les téléspectateurs ont bien entendu (12e). Reste que l’Anglais n’est pas dans son assiette. Une mauvaise interception permet à Samuel Lino d’obtenir une nouvelle occasion nette avec une frappe rasante devant le rectangle (14e). Même chose de l’autre côté avec Pablo Barrios qui perd la possession et donne l’opportunité à Vinicius Junior de se montrer enfin avec une frappe lointaine puissante du gauche (20e).
L’arbitrage encore au coeur des discussions
Sans compter les mots fleuris de Jude Bellingham, la première controverse en matière d’arbitrage survient avec une semelle de Dani Ceballos sur Pablo Barrios. L’arbitre Soto Grado sort le carton jaune. Au regard des images, une sanction plus dure aurait pu être envisagée (25e). Les acteurs ne s’attardent pas là-dessus, le jeu reprend ses droits avec Kylian Mbappé et Vinicius Jr qui cherchent à accélérer (28e).
Mais ce que Soto Grado redoutait finit par arriver: une action litigieuse qui nécessite l’intervention de l’assistance vidéo (VAR). En cause? Aurélien Tchouaméni qui, en voulant dégager un centre imprécis dans sa surface, finit son intervention en marchant sur le pied de Samuel Lino. L’homme au sifflet discute longuement avec ses assistants avant d’enfin se décider à consulter les images. Au regard de l’actualité, la pression est immense. Après un certain nombre de replays, il finit par désigner le point de penalty. Carlo Ancelotti est médusé, Kylian Mbappé préfère en rire, Florentino Pérez est stoïque, le Bernabéu siffle et insulte. Rien qui empêche Julian Alvarez d’ouvrir le score avec une simili panenka (35e). Pendant que les Colchoneros célèbrent et que le public continue de siffler, la télévision espagnole montre l’arbitre. Ambiance.
Aurélien Tchouaméni, lui, montre qu’il est solide mentalement. En deux interventions, devant Julian Alvarez et encore Samuel Lino, il empêche l’Atlético de Madrid de monter en puissance (40e, 42e). De son côté, Jude Bellingham s’impatiente et tente de prendre ses responsabilités avec un crochet intéressant, un tir dangereux, puis une talonnade pour personne (41e).
Le réveil fracassant du Real Madrid

Contrairement à la première, la seconde période démarre un peu plus tranquillement. Jusqu’au moment où Rodrygo se lance dans un petit festival en éliminant deux joueurs sur l’aile droite. Son centre est repris par Jude Bellingham. Le ballon rebondit sur José Maria Gimenez. Un coup de billard qui fait le plus grand bonheur de Kylian Mbappé, dont le placement parfaitement opportun, lui permet d’égaliser en ayant juste à cadrer (50e).
Le momentum est flagrant. Les socios ont à peine eu le temps de fêter le but que Jude Bellingham trouve la barre transversale sur une excellente accélération de Vinicius Junior (52e). L’affaire vire au siège des Merengue dans la zone de vérité. Le deuxième du Ballon d’or, qui était plutôt discret, est désormais insaisissable (57e). Mais une équipe de Diego Simeone ne disparaît jamais totalement. Julian Alvarez ne manque pas de le rappeler au terme d’une bonne combinaison avec Antoine Griezmann et Rodrigo De Paul (60e).
Tel un match de tennis, les deux adversaires se répondent à nouveau coup par coup un peu plus tard avec deux arrêts cruciaux de Jan Oblak (72e, 74e) puis un débordement impressionnant de Julian Alvarez qui finit par une immense occasion pour Antoine Griezmann (75e). Kylian Mbappé, lui, s’est fait un peu plus discret. Mais le revoilà sur un service de Federico Valverde peu avant la fin du temps réglementaire. Sauf que le portier slovène était vigilant (89e).
Thibaut Courtois aussi dans le temps additionnel quand Joaquin Correa donne l’impression d’être sur le point d’inscrire le but de la victoire sur le fil (90e+2). Il y avait hors-jeu, mais tout le monde dans le stade a bien cru que l’Atlético allait encore gagner des points de façon improbable au buzzer. L’arbitre sifflet le coup de sifflet final. La bonne affaire est pour le Barça.