
Le « pétage de plombs » de Paulo Fonseca, dimanche, face à Benoît Millot, l’arbitre de Lyon-Brest (2-1) n’a pas vraiment d’équivalent dans l’histoire de la Ligue 1. La sanction infligée au coach lyonnais non plus.
Mercredi soir, la commission de discipline de la LFP, comme l’avait prévu L’Équipe, l’a suspendu pour un très long bail, jusqu’au 30 septembre, et a assorti la sanction de mesures restrictives inédites dans le cas d’un entraîneur en exercice.
Il a en effet interdit au Portugais d’accéder au vestiaire de son équipe avant le match, à la mi-temps et après la rencontre avant le 15 septembre, sur le modèle de l’UEFA pour les Coupes d’Europe. Fonseca ne peut évidemment pas non plus s’asseoir sur le banc.
Pour fonder sa décision, la commission s’est appuyée sur l’article 8 (« comportement intimidant/menaçant ») du règlement disciplinaire de la FFF applicable dans les Championnats professionnels. Il prévoit un barème indicatif de sept mois de suspension, qui est donc dépassé pour l’ex-coach de l’AC Milan. Pour ajouter des contraintes supplémentaires, elle a invoqué un « agissement fautif grave » du successeur de Pierre Sage.
« C’est d’autant plus grave qu’il est entraîneur et donc un éducateur »
Sébastien Deneux, président de la commission de discipline de la LFP
Il s’agit d’une qualification extrêmement rare, même si elle vient de servir pour sanctionner le président de l’OM, Pablo Longoria, qui a accusé les arbitres français d’être corrompus. Le 26 février, l’Espagnol a écopé de quinze matches de suspension ferme « de toutes fonctions officielles et d’accès au banc de touche, aux vestiaires des joueurs et des officiels, au terrain, au tunnel et à l’ensemble des couloirs menant à ces zones ». Soit davantage qu’à l’accoutumée.
Les onze membres de l’organe disciplinaire de la Ligue ont voulu envoyer un signal fort avec cette très longue peine et cette privation de vestiaire qui va vraiment être contraignante pour Fonseca. Mais sur une durée plus courte que sa suspension afin de lui permettre de revenir peu à peu en jeu.
« La commission déplore et regrette qu’une nouvelle fois un acteur ait manifestement renoncé à une ambition de responsabilité, commente Sébastien Deneux, son président. C’est d’autant plus grave qu’il est entraîneur et donc un éducateur. Son comportement est totalement incompatible avec sa fonction. »



