En déplacement à Pristina, pour y affronter le Kosovo en éliminatoires de l’Euro 2026 (qui aura lieu en Lettonie et Lituanie), vendredi 31 janvier (à 20 heures), l’équipe de France de futsal fait figure de pionnière. Enfin, presque, puisque, si les Bleus pensaient être la première sélection tricolore à porter les couleurs bleu-blanc-rouge sur le territoire de ce jeune pays des Balkans, ils ont été devancés par une sélection féminine.
L’équipe de France de basket 3×3 avait en effet disputé un tournoi à Pristina en juillet 2023, sans, toutefois, affronter directement une sélection kosovare. Ce double duel rapproché avec le Kosovo, ensuite reçu mardi prochain à L’Arena Futuroscope de Poitiers (à 20 heures également), représente donc une première, tout particulièrement dans le monde du ballon rond.
Présent au sein de la délégation des Bleus qui a fait le voyage depuis Paris mercredi matin, Jean-Pierre Sabani connaît très bien les us et coutumes de cette république parlementaire indépendante depuis 2008. « Cette rencontre a un parfum particulier pour le Kosovo. C’est un choc face à une nation qui l’a toujours soutenue, pour ce pays meurtri qui cherche désormais à exister sur le plan sportif », explique l’ex-portier des Bleus (52 sélections entre 1999 et 2005), dont les parents sont originaires du petit village de Prizren, au sud-ouest de Pristina. D’ailleurs 180 ressortissants français vivent au Kosovo, un territoire de l’ex-Yougoslavie qui a connu de violents conflits interethniques à la fin des années 1990.
« J’ai appris que le tabac n’est pas interdit dans les lieux publics au Kosovo. Des gens pourront donc fumer en tribunes pendant notre match »
Raphaël Reynaud, le sélectionneur de l’équipe de France.
Si de nombreux pays -dont la Serbie voisine- et plusieurs instances ne reconnaissent toujours pas son indépendance, la France l’a fait dès le lendemain de sa proclamation, le 18 février 2008. Également reconnu par la FIFA et le CIO depuis 2016, le pays aux 2 millions d’habitants pointe à la 99e place au dernier classement mondial de futsal, et au 106e rang de l’ultime classement FIFA en football à onze. « C’est une équipe joueuse, en progression et qui possède d’excellents dribbleurs », pose Raphaël Reynaud, le sélectionneur de l’équipe de France.
Faute de moyens pour développer son Championnat, le Kosovo s’appuie sur un noyau dur de joueurs évoluant en Albanie voisine, et quelques éléments disséminés en Allemagne et en Autriche. « J’ai découvert le futsal durant mon enfance, lors de mes vacances au Kosovo. C’est une discipline aimée sur place : il y a beaucoup de tournois dans les villages, entre écoles notamment. Nous, on jouait sur des terrains en extérieur », se remémore Sabani, habituel chef de délégation de l’équipe de France U19. Les Bleus, eux, évolueront bien dans un gymnase, à l’ambiance sans doute surchauffée par les 2000 à 3000 spectateurs attendus dont le premier ministre kosovar. Un public réputé très patriotique.
« On s’attend à un match rude et à recevoir un bel accueil », sourit Raphaël Reynaud. J’ai notamment appris que le tabac n’est pas interdit dans les lieux publics au Kosovo. Des gens pourront donc fumer en tribunes pendant notre match ». Une remarque anecdotique qui témoigne toutefois de l’écart culturel séparant les deux pays qui s’opposent pour la première fois dans la quête d’une place à l’Euro 2026.