Il n’avait pas retouché au rugby à 7 depuis l’été dernier et l’apothéose du titre aux JO de Paris. Samedi, à la Défense Arena où se déroule la finale de l’InExtenso Supersevens, ce que la Ligue de rugby considère comme la finale du Championnat de France, Aaron Grandidier défendra les chances paloises. « Je ne m’y suis remis que cette semaine, avoue le seul champion olympique en lice à Nanterre. Ça ne fait pas très longtemps que j’ai arrêté donc ça va. Il n’y a pas eu de manque depuis l’été dernier car j’étais totalement impliqué dans mon souhait de basculer complètement à quinze. »
Une bascule plus compliquée que prévu. « Je pensais que mon adaptation serait plus rapide, concède-t-il. Ce n’était pas tant le physique qu’une question de repères, des aspects purement rugby. J’avais du mal sur les ballons aériens par exemple. Je ne faisais pas la différence avec ce qui était mes points forts. Ça va beaucoup mieux car j’ai pu enchaîner quelques matches, j’ai retrouvé de la confiance, de la régularité, je commence à apporter ma plus-value. »
L’ailier palois a disputé 10 matches, dont 9 comme titulaire, et inscrit 3 essais. Il a peu à peu trouvé sa place. Retrouver le 7 sera comme un bonbon en récompense des mois difficiles. « J’aime tellement cette discipline que c’est un vrai plaisir d’y regoûter. » C’est l’une des raisons qui avait motivé son choix de rejoindre la Section. « Chaque année, ils s’investissent beaucoup dans le Supersevens. » Toujours placée, jamais gagnante, avec trois finales disputées et perdues par la Section sur les quatre éditions.
Samedi, Pau figurera une fois encore parmi les grands favoris, avec l’Union Bordeaux-Bègles, vainqueure des deux premières étapes de la saison, Pau s’adjugeant la 3e, et avec les Baabaas, vainqueurs de la dernière édition. « Avec Monaco aussi, sourit Grandidier. Il y a une grosse rivalité avec eux, on s’est toujours un peu chauffés. C’est un titre qu’on a envie de décrocher mais plus ça va, plus les clubs jouent le jeu. Il y a davantage de pros engagés que d’habitude dans les effectifs. » Henry Arundell, avec le Racing, et Madosh Tambwe, avec Montpellier, seront de la partie alors que Pau monte avec Aymeric Luc, Clément Mondinat ou Axel Desperes, des habitués du Top 14.
On retrouve également quelques septistes (Enzo Benmegal le Vannetais, Josselin Bouhier le Palois…), qui étaient à Perth le week-end dernier pour la troisième étape des Sevens Series où les Bleus ont terminé 6es. Une étape que Grandidier a suivie attentivement. « Je connais bien les anciens, je suis en contact avec eux. Avec beaucoup de jeunes bien encadrés d’anciens, ils font une finale au Cap, 5es à Dubai, c’est super encourageant. Moi, je n’avais pas vécu ma première finale de suite. Les adversaires ne nous regardent pas de la même manière, on ne se comporte pas non plus de la même manière car on est champions du monde, champions olympiques. »
« Je n’ai pas l’impression d’entendre davantage parler du 7 (depuis les JO) »
Pourtant, le médaillé d’or estime que la vague est retombée depuis la danse du Stade de France et l’incroyable engouement qu’Antoine Dupont et ses coéquipiers avaient déclenché en offrant au pays son premier titre olympique de la quinzaine. « Je n’ai pas l’impression d’entendre davantage parler du 7 sur les réseaux, dans les médias, regrette-t-il. Il y a eu la hype pendant les Jeux mais j’ai le sentiment que c’est redescendu, que c’est revenu au niveau que c’était avant. »
« Je trouve ça dommage même si j’ai l’impression que beaucoup plus de clubs jouent le jeu en termes de conventions avec la Fédération pour la mise à disposition de joueurs, ce qui est une très bonne chose, poursuit-il. Mais le fait qu’il n’y ait pas d’étape de Sevens Series en Europe, ça n’aide pas non plus. Toulouse et Londres faisaient le plein mais ne sont plus dans le calendrier. À l’inverse à Los Angeles, à Singapour, il n’y a pas grand monde, même si je comprends l’intérêt business de développer le Seven là-bas. »
À défaut, la finale de l’InExtenso Supersevens (à suivre ce samedi à partir de 1 3h30 sur Canal+ Sport) donnera un goût de ce qu’est le 7, du jeu, du fun, de la musique, de la fête. Et un champion olympique qui entend bien offrir enfin le titre à la Section paloise.